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Entretien écrit #9 avec Florence Ferretti

Bio express

Florence Ferretti | Master professionnel Droit et pratique des relations de travail - Université Paris 2 Panthéon-Assas | DPRT

Expérience :

  • DRH du groupe, Canon France (depuis 2019)
  • DRH Adjointe - Directrice des Affaires Sociales, Canon France (juil. 2018 -mars 2019)
  • Directrice des Affaires Sociales, Canon France, (févr. 2016 - juil. 2018)
  • Head of Employee Relations, Marionnaud (2014 - 2015)
  • Adjointe du DRH, groupe CDC (2008 - 2013)
  • Responsable des relations sociales, Groupe Crédit Agricole (janv. 2005 - janv. 2008)
  • Responsable de la politique de l'emploi, LCL (2003 - 2004)
  • Juriste d'entreprise, droit social (juil. 2000 - juil. 2003)
  • Responsable de la règlementation sociale, LCL (juil. 1998 - juil. 2000)
  • Juriste en droit social, UIMM (juin 1996 - janv. 1998)

Formation :

  • DESS, Droit et Pratique des Relations de Travail

Quel a été votre parcours depuis votre sortie du DPRT ?

Un parcours assez classique en termes de postes (juriste, relations sociales, DRH), mais très varié en termes de secteurs : fédération patronale (UIMM), secteur bancaire classique (LCL) puis mutualiste (Crédit Agricole), Fonction Publique d’Etat (Groupe Caisse des Dépôts), parfumerie (Marionnaud) et aujourd’hui la technologie (Canon). Cette variété d’environnements m’a beaucoup appris, notamment l’adaptabilité.

À l'époque, vouliez-vous être DRH ?

Pas particulièrement, car j’étais très orientée sur le droit « pur » (j’hésitais d’ailleurs à passer l’examen du Barreau), mais cela faisait partie des parcours potentiels en effet. 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Le métier de DRH a, pour moi, deux grands attraits :

Avant tout : on s’occupe des gens ! C’est un métier orienté vers les personnes avant les objets ou les chiffres. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais choisi le droit du travail et non le droit des affaires par exemple. 

Mais aussi, c’est un poste central qui est au cœur de tous les sujets de l’entreprise. En effet, aucun projet (même mineur) ne peut être lancé dans l’entreprise sans passer par les RH, que ce soit pour gérer le volet Relations sociales, ressources, organisation, formation, etc. Le poste de DRH est donc stratégique et c’est passionnant.

Avez-vous rencontré des personnes qui vous ont inspirées au cours de votre carrière ? 

Plein ! Parmi eux notamment, ma toute première manager à l’UIMM (Christiane Charbonnier) m’a donnée confiance en moi et boostée pour toute ma carrière.

Chez LCL, le directeur de Relations Sociales (Henri Mazzella, à la mémoire duquel je rends hommage) a été pour moi un modèle de sagesse et de bienveillance.

Puis, j’ai été portée par l’énergie et le talent d’un manager avec lequel j’ai travaillé dans plusieurs entreprises, Jérôme Nanty. Il m’a apporté le sens politique et la prise de recul. 

Beaucoup d’autres personnes m’ont inspirée et énormément appris, il serait un peu long de toutes les citer, elles me pardonneront !

 

 

Le poste de DRH est donc stratégique et c’est passionnant.

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Avez-vous eu des doutes au cours de votre parcours ?

Je n’ai jamais douté de mon choix d’orientation de carrière, laquelle me comble encore aujourd’hui.

Bien sûr, il y a beaucoup d’étapes dans une carrière et chaque changement de poste ou d’entreprise est un choix qui implique des questionnements, par exemple sur la qualité de la relation que l’on va bâtir avec le manager et l’équipe ou encore sur ses propres capacités à relever les défis du poste.

La période la plus chahutée pour moi a été celle de la pandémie COVID, surtout en 2020. La fonction des DRH a été très fortement bousculée. Nous avons dû endosser de nouvelles missions, nous adapter en temps réel, affronter des situations aussi inédites que difficiles.

Pourquoi avoir choisi d’exercer au sein de grands groupes ? 

Ce qui est passionnant dans les grands groupes, c’est la variété des sujets et donc des apprentissages. Ceci dit, j’ai tenu à alterner des postes plus opérationnels et des postes plus « corporate ». Quelle que soit la taille de l’entreprise, il est important pour moi d’être capable de comprendre les choix stratégiques mais aussi de veiller à se connecter régulièrement au terrain.

Qu’est-ce qui vous a amené à passer des affaires sociales aux fonctions de DRH ? 

C’est un parcours assez courant qui est facilité par le fait que les Directeurs des Affaires Sociales sont impliqués dans l’ensemble des projets de l’entreprise. En ce qui me concerne, il y a aussi eu deux leviers : la confiance de DRH en place qui m’ont proposé des missions d’adjointe (cela m’a propulsée) et ma curiosité naturelle, ce n’est pas un vilain défaut !

Comment voyez-vous l’évolution du droit social et des ressources humaines ? 

Nous avons en France un droit social extraordinairement compliqué, même inapplicable « dans la vraie vie » des entreprises, sans parler des autres domaines règlementaires qui génèrent donc des injonctions contradictoires. S’y tenir à 100% reviendrait à paralyser le fonctionnement des entreprises et donc à nuire à l’emploi. C’est kafkaïen. Nous devons donc en permanence arbitrer entre différents risques. L’évolution que j’appelle de mes vœux est celle de la simplification, je suis convaincue qu’elle serait créatrice d’emplois.

Dans 5 ans, où vous voyez-vous ?

C’est une bonne question de recruteur !

Sincèrement, je ne sais pas. Avoir des plans à 5 ans de nos jours est devenu, à mon avis, un peu théorique tant la vie est changeante et ce à un rythme de plus en plus rapide.

Avez-vous un conseil à donner à la nouvelle génération de juristes en droit social ?

Eclatez-vous ! Identifiez les entreprises et cabinets qui incarnent vos valeurs et vos envies et, surtout, faites confiance à votre intelligence relationnelle. Une carrière est avant tout une aventure humaine, faite de rencontres et de partage. Les compétences techniques s’acquièrent, mais les softskills non.

Un dernier mot ?

Oui : MERCI.

Merci au DPRT et à son fondateur Bernard TEYSSIÉ auquel je dois beaucoup. C’est une chance immense de faire partie de cette grande et brillante famille.

 

 

 

Ce qui est passionnant dans les grands groupes, c’est la variété des sujets et donc des apprentissages.

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