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Entretien écrit #11 avec Henri Guyot

Avocat associé, brL avocats

Bio express

Henri Guyot | Master professionnel Droit et pratique des relations de travail - Université Paris 2 Panthéon-Assas | DPRT

Expérience

  • Avocat associé, brl avocats (depuis janvier 2018)
  • Juriste, brl avocats (octobre 2008 – décembre 2017)

Formation

  • Doctorat de Droit de privé, Thèse sur "Essai sur le traitement juridique de l'impératif de prévention des conflits collectifs du travail", Université Panthéon-Assas, Paris II (2008)
  • Master 2 Droit et pratique des relations de travail (DPRT), Université Panthéon Assas, Paris II (2007)

Quel a été votre parcours depuis votre sortie du DPRT ?

Dans le prolongement du DPRT, je me suis lancé dans la rédaction d’une thèse sur la prévention des conflits collectifs du travail. J’ai réalisé l’exercice en un an avant de réintégrer le cabinet brl avocats et de m’inscrire à l’Ecole de Formation du Barreau de Paris. J'ai opté pour le régime salarié me permettant de travailler au cabinet la journée et d'assister aux enseignements le soir.

Par la suite, j’ai évolué au sein du cabinet en occupant la plupart des postes : juriste salarié, avocat collaborateur, senior, off counsel et associé.
Aujourd’hui, en plus de mes fonctions d’avocat, j’ai rejoint le CODIR du cabinet en qualité de directeur général.

À l'époque, vouliez-vous être avocat ?

La profession d’avocat m’a toujours attiré ; j’avais réalisé mes stages avant le bac au sein d’un cabinet d’avocats. Je me suis interrogé sur un passage par l’entreprise mais mon intégration chez brl avocats a confirmé que c’était ma voie.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

La diversité. Nous sommes amenés à manier la matière juridique dans toutes ses dimensions. En conseil, pour écrire le statut social d’une entreprise, en contentieux pour défendre nos clients ou en formation pour transférer des compétences.

L’imprévu. Le matin, je ne peux vous dire de quoi la journée sera faite.

L’Humain. Être un (bon) juriste ne suffit pas. Il faut comprendre les attentes de l’adversaire et des clients pour y répondre.

Avez-vous eu des modèles dans la profession ?

Dans chaque rencontre, il y a un apprentissage de la dimension juridique, humaine, commerciale ou entrepreneuriale de l’avocat. Je n’ai jamais souhaité plagier l’un ou l’autre mais je me suis construit sur chaque rencontre. Cela va de l’apprentissage des parents, au Professeur de thèse, aux premiers avocats qui nous font confiance, aux adversaires qui mettent en lumière nos axes de progrès, aux clients qui nous font grandir, aux collaborateurs qui nous aident à être meilleur chaque jour.

Avez-vous eu des doutes au cours de votre parcours ?

Aucun.

Pourquoi avez-vous choisi de faire une thèse ?

La thèse a été réalisée dans un format spécial puisque je ne me suis inscrit ni dans un parcours CIFRE ni dans un parcours universitaire. J’ai fait le choix de me consacrer à 100% à ma thèse pendant une durée d’un an. Cela m’a permis d’approfondir un sujet qui me tenait à cœur et d’apprendre. Apprendre à écrire, apprendre à synthétiser, apprendre à traiter l’ensemble des aspects d’un sujet.

Qu’est-ce que la rédaction d’une thèse vous a apporté ?

Le sujet de ma thèse a façonné mon parcours. En arrivant au cabinet en octobre 2008 juste après la réforme du 20 août 2008, j’ai immédiatement été associé aux sujets relatifs au dialogue social. Outre les aspects de négociation collective, j’ai très vite travaillé sur les grèves que nous rencontrions chez nos clients.

Le matin, je ne peux vous dire de quoi la journée sera faite.

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Comment voyez-vous l’évolution du droit social et le rôle de l’avocat ?

L’avocat est passé de celui qui dit le droit à celui qui construit des solutions « plug & play » pour ses clients. De fait, l’avocat devient un maître d’œuvre des projets sociaux, un agrégateur de compétences au service du client. La dimension contentieuse ne doit pas non plus être négligée. Le procès est plus que jamais un levier de négociation.

Avez-vous d’autres activités ?

Professionnelles aucune. Personnelle sûrement. Outre mes deux enfants, je suis passionné de photo. A l’époque, j’avais investi le prix du major du DPRT dans un appareil photo qui m’a accompagné dans toutes mes sorties, notamment les photos de manifestations et de grèves pendant ma thèse.

Aujourd’hui encore, je pratique encore de façon très amateure. L’humain est toujours au cœur des photos et le droit n’est jamais loin, j’ai monté pour un organisme de formation à la photo, un cours sur le droit à l’image...

Dans 5 ans, où vous voyez-vous ?

Dans 5 ans... assurément aux côtés de mes clients.

Maintenant, mon rôle évoluera certainement vers une activité de pilotage de nos activités. Le challenge des prochaines années est simple : permettre aux avocats qui composent mon équipe de s’épanouir pour leur permettre de franchir le pas de l’association. Cette transmission de compétences est fondamentale dans notre Profession.

Avez-vous un conseil à donner à la nouvelle génération de juristes en droit social ?

Soyez curieux ! Les sujets de demain ne sont pas forcément les sujets d’aujourd’hui. L’environnement a pris avec la loi du 25 août dernier une place structurante dans les relations sociales. Le RGPD a été négligé en France quant à son impact ; nos voisins européens ont un train d’avance. Le droit social doit donc être regardé avec ces nouveaux prismes. Cela fait de notre matière une matière en perpétuelle évolution.

Un dernier mot ?

Le DRPT marque la fin du cycle universitaire mais surtout le commencement de la vie professionnelle. Tout au long de celle-ci, au-delà de nos activités, nous devons mettre l’accent sur le partage et la transmission du savoir que ce soit au moyen d’articles, d’interventions, de prise de position, d’accueil d’apprentis... Plus la communauté vit, plus elle est forte.

L’avocat est passé de celui qui dit le droit à celui qui construit des solutions « plug & play » pour ses clients

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